Jeu du quizz avec cadeaux à gagner au stand de l'association Raid'elles pour les enfants et adolescents du quartier. /Photo Jean-Marc Ramel

Opération inédite initiée hier en plein cœur de la cité Tapie touchée par un vaste programme de réhabilitation. Des portes ouvertes rassemblaient toutes les « forces vives » du territoire sud-est (Tapie, Rodrigues, Paganel, Passelaygues et Barleté), soit un bassin de population de 5 000 âmes. En associant les associations sportives, de santé, d'insertion et Agen Habitat qui œuvrent au quotidien sur ces quartiers, l'objectif était de faire découvrir une offre des différents ateliers, services et activités sportives.

Un forum procédant du lien social dans une cité en devenir, où les anciens se réduisent comme peau de chagrin à l'image d'Yvette, résidente à Tapie depuis 33 ans et sa voisine Marie-Thérèse, 44 ans. Deux mémoires du quartier qui vont être relogées car leur immeuble est voué à la démolition. Prioritaires sur la liste des logements neufs livrés en 2013, Yvette voit dans cette perspective un impossible retour : « Pas de deuxième déménagement, je ne reviendrai plus jamais vivre là ! »

Hier, l'animation phare reposait sur un survol gratuit en montgolfière du territoire. Une chance inespérée d'un baptême dans les airs et l'occasion de voir une dernière fois la cité Tapie en l'état, avant sa métamorphose. Un privilège réservé qu'aux habitants mais qui a été annulé en raison du vent. Les intéressés se sont montrés déçus de ne pas pouvoir grimper dans la nacelle clouée au sol.

Devant le centre social se disputaient des parties de handball, basket et foot, le stand de thé à la menthe ne désemplissait pas. Plus loin, l'association « Juvenys » et ses éducateurs de rue au contact journalier avec des jeunes des quartiers sud-est, nord et passageois. Des intervenants qui proposent aussi des ateliers de full-contact et de hip-hop enseigné par Marion qui a fait le show hier avec son « crew » de danseuses. Des filles des quartiers qui par tradition, ne sortent pas le soir. Elles sont encadrées par Géraldine, l'éducatrice de rue, qui travaille à gagner la confiance des parents et à inciter à une régularité dans la pratique de la danse. Autre association féminine dédiée aux femmes des cités, « Raid'elles » qui s'est engagée sur la voie de l'aventure humaine et de l'humanitaire. Elle participera à la « Sénégazelle » en avril prochain au sud de Dakar. Un raid de 60 km avec six étapes dans des écoles pour distribuer 70 kg de fournitures scolaires à trouver d'ici là.

Enfin, le centre social a été rebaptisé suite à une consultation des habitants. Il se nomme « La Maison pour tous Saint-Exupéry » et revêt un caractère symbolique comme l'explique son directeur Pierre Grenet : « Ce grand aviateur de Latécoère servait de trait d'union entre la France et l'Afrique. C'était un messager. On lui doit aussi une ouverture d'esprit grâce au «Petit Prince», son chef-d'œuvre ». Tapie terre des hommes et des femmes aussi. C.St-.P.